Si, comme 40% des Français vous déclarez être flexitarien, consommer local, vous déplacer à vélo, faire le tri,... et bien on vous félicite c'est un très bon début pour protéger la planète !

Ces actions quotidiennes de plus en plus présentes dans nos habitudes, sont tangibles et concrètes. Elles demandent parfois un effort mais nous apportent une satisfaction importante car on a le sentiment d'agir. On visualise notre action, on la vit, on la voit.

Pourtant, ces actions, bien qu'indispensables, restent une goutte d'eau dans l'océan de notre monde de consommation actuel ?

Si je vous en parle ce n'est pas pour vous annoncer un bonne nouvelle ! En tant qu'individu et qu'épargnant, vous avez un pouvoir incroyable, vous pouvez aller plus loin !

I- Notre impact sur l'économie, en tant qu'épargnant

Il était une fois, un jeune français qui souhaitait épargner une partie de son argent durement gagné pour en profiter pleinement une fois à la retraite.

Tous les mois, il met de côté sur son compte épargne retraite dans une banque française traditionnelle, tout au long de sa vie active. Grâce à ça, il sait qu'il touchera à l'âge de la retraite, le montant mis de côté pendant tant d'années, et une plus-value grâce à son placement. Ceci est ce que perçoit l'épargnant du fonctionnement de l'épargne. Mais ce n'est que la face immergée de l'iceberg.

L'épargne pour la banque est bien différente. Ce que le jeune épargnant ne voit pas, c'est que l'argent qu'il met de côté ne reste pas dans son compte, mais est investi dans des entreprises et des projets très divers. En contrepartie, la banque verse au jeune français, un rendement, plus ou moins important selon le taux d'intérêt et une certaine sécurité. Votre épargne finance donc l'économie réelle.

Si vous avez des bases en finance, cette histoire n'est pas surprenante. Ce qui n'est pas toujours évident, c'est de réaliser que notre épargne peut financer des secteurs polluants comme les énergies fossiles, la déforestation, ou d'autres secteurs encore moins rassurants comme l'armement ou le tabac. Aujourd'hui, en tant qu'épargnant nous n'avons pas vraiment la main sur ce nous finançons avec notre épargne.

II- La pollution des banques françaises : des chiffres inquiétants

Selon l'ONG Reclaim Finance, dirigée par Lucie Pinson et qui "milite pour un système financier mis au service d’une transition vers des sociétés soutenables qui préservent les écosystèmes et satisfont les besoins fondamentaux des populations", les banques françaises sont devenues, en 2020, le 4e plus gros financier des énergies fossiles dans le monde.

Pour concrétiser ce que cela veut dire, voici quelques chiffres :

  • En 2018, les 4 principales banques françaises sont responsables de l'émission de 2 millards de tonnes de CO2 par an via le financement du secteur des énergies fossiles. C'est 4,5 fois les émissions de la France cette même année. (Oxfam, Les Amis de la Terre. 2019. Rapport : la colossale empreinte carbone des banques françaises).
  • 1€ sur un compte à la Société Générale émettrait indirectement 390 grammes de CO2 par an. Pour la BNP ce même euro équivalait à 383 grammes de CO2 (Oxfam, Les Amis de la Terre. 2019. Rapport : la colossale empreinte carbone des banques françaises). Si nous reprenons l'exemple du jeune français introduit au début de l'article, en plaçant 150€ par mois, il aurait émit indirectement plus de 0,7 tonnes de CO2 en un an.
  • Selon une étude de l’ONG Rainforest, en 2018, les banques ont financé les industries du charbon, du pétrole et du gaz dans le monde entier à hauteur de 500 milliards d’euros, et ce, malgré les Accords de Paris signés en 2015 fixant un objectif de limitation du réchauffement climatique à +1,5°C à horizon 2100.

Bref, vous l'avez compris, notre épargne si elle n'est pas investit là ou on le souhaite, peut polluer beaucoup.

Ce qu'il faut noter, c'est que le problème pour la planète n’est pas l’activité bancaire en elle-même, mais les projets financés par les banques. À court terme, les processus à l’origine de la production des énergies fossiles sont les plus rentables financièrement et sont donc favorisés par les banques pour maximiser rapidement leurs bénéfices.

III- Comment reprendre la main sur notre épargne ?

Alors, oui, nous polluons beaucoup plus que nous pensons. Nos actions quotidiennes pour lutter contre le réchauffement climatique seraient peut-être annulées ou compensées par la pollution de notre épargne. Ceci dit, nous ne devons pas perdre espoir.

Selon le site du gouvernement français, les émissions de gas à effet de serre (GES) à baissé en France de presque 15% depuis 1990. Continuons dans la bonne voie. Nous avons un pouvoir sur les entreprises. Sans notre épargne et sans notre consommation, les entreprises auront des financements et des revenus en moins. Elles comprendront qu'il faut s'adapter pour mieux répondre à nos attentes et nos demandes.

Mais attention au greenwashing (ou éco blanchissement en français) ! Avec la hausse de popularité du développement durable et de l'écologie, les organisations utilisent cette tactique pour se donner une image de responsabilité écologique, sans pour autant l'être. Chez Caravel, la transparence est l'une de nos valeurs majeures.

C'est pour cela que nous engageons : avec nous, votre épargne participera uniquement au financement de projets responsables avec des investissements labellisés Greenfin, Finansol et ISR. On vous présente nos plans ici. Le label Greenfin s'adresse aux acteurs financiers agissant au service du bien commun et qui appliquent des pratiques transparentes et durables dans les secteurs de l'énergie, du bâtiment, du transport propre, etc. Le label Finansol se base sur des critères de solidarité et de transparence. Les thèmes d'investissements principaux sont l'accès à l'emploi, le logement, le soutien à l'agriculture biologique, les énergies renouvelables ou encore l'entrepreneuriat dans les pays en développement. (Voir Qu'est-ce qu'un fonds labéllisé ?)

Et nous ne sommes pas les seuls à souhaiter une finance verte et une finance plus responsable :

  • La NEF , la banque éthique qui propose des services de paiement, d'épargne et de crédit qui permettent de mieux gérer son argent tout en agissant pour un monde plus durable et plus solidaire.
  • Investir éthique vous aide à trouver des placements responsables sur tous les supports (bourse, immobilier, ou encore, le crowdfunding !)
  • AFR, l'association des acteurs de la finance responsable — que vous soyez professionnels déjà engagés, pour les financiers qui veulent se former, ou pour les institutions qui veulent accompagner leurs équipes dans la transition vers la finance responsable.

Et bien sûr, nos actions durables ne se limitent pas à la finance et à l'épargne. Vous pouvez effectuez des petits changements, qui auront de grands impacts positifs sur la planète.

  • Utiliser Ecosia comme votre moteur de recherche principale (vos recherches financent la plantation d'arbres)
  • Limiter le gaspillage alimentaire des restaurants, des boulangeries, ou de supermarchés avec TooGoodToGo (des paniers surprises à 4€ !)
  • Participer à une économie circulaire avec Vinted (redonnez de l'amour à un article de vêtement ou un meuble de seconde main)
  • Ou encore soutenir des marques qui mettent l'éthique et la transparence en avant comme WeDressFair (pour la mode responsable !)

Vous voyez, nous avons un pouvoir : en choisissant de consommer mieux, mais aussi en choisissant où va notre épargne.

Il n'y a pas de doute là-dessus. En plus des 60% des Français intéressés par l'investissement responsable, même les investisseurs prennent en compte de plus en plus la planète dans leurs décisions ! Les actifs ESG (des critères sociaux, d'environnement et de gouvernance) ont non seulement suscité une très forte demande auprès des investisseurs. Voir La Performance financière et développement durable, est-ce compatible ?

La nouvelle tendance des investisseurs est de «prendre la température» de leurs portefeuilles. Les euros et dollars investis dans des instruments spécifiques sont traduits en degrés de réchauffement planétaire. Ceci donne ainsi un aperçu dynamique du CO2 émis par les entreprises.

Et enfin, on voit les tendances vers la durabilité avec de nouvelles réglementations comme celle du "Sustainable Finance Disclosure Regulation" (SFDR), qui cherche à améliorer la transparence, la responsabilité environnementale et sociale des marchés financiers. Elle demande, par exemple, de définir la classification de chaque produit en fonction de ses caractéristiques. L'une des catégories définies est l'article 9 : le produit a un object d'investissement durable.

On dirait que le développement durable n'est plus qu'une simple tendance. Il se concrétise et s'installe de plus en plus dans nos vies de tous les jours. Nous avons bien ce pouvoir de changer les choses et de protéger notre planète.

Ce qu'il faut retenir :

  • Notre épargne peut financer des projets qui polluent, et donc, nous polluons beaucoup plus que l'on ne pense via notre épargne.
  • Mais ce n'est pas une fatalité. Il existe de nombreux moyens de lutter pour un monde plus durable.
  • Faites attention au greenwashing !

Les actions concrètes à faire :