7,3% des actifs en France sont au chômage. On considère une personne au chômage lorsqu'elle est privée d’emploi et en recherche un. Même si ce n’est pas votre cas actuellement cela l’a peut avoir été le cas ou le sera peut-être un jour. Est-ce que ces périodes de chômage ont un fort impact sur votre retraite ? Est-ce pénalisant ? Continuez-vous de cotiser ? Nous répondons à toutes vos interrogations sur l’impact des périodes de chômage sur votre retraite dans cet article. 

Les règles et impacts du chômage sur la retraite 

En principe, en France, on valide des trimestres de retraite uniquement quand on travaille et qu'on paie des cotisations. Mais le système français a été mis en place pour tenir compte des hauts et des bas de la vie professionnelle. En effet, vous pouvez valider des trimestres durant des périodes de chômage, sous certaines conditions. 

À noter qu’il faut, de toute façon, déjà avoir travaillé pour être au chômage. Il n'y a pas de montant minimal, un simple job d'été suffit. Mais si vous cherchez du travail après vos études alors que vous n'avez jamais travaillé et cotisé, votre période de recherche ne comptera pas pour la retraite. 

Si vous êtes au chômage et proche de la retraite, vous pouvez bénéficier de dispositifs spécifiques.

Les périodes de chômage peuvent entrer dans le décompte des trimestres requis pour percevoir la retraite. Le chômage peut s’assimiler à un salaire sur lequel des cotisations sociales sont prélevées, dont celles pour la retraite. Pour les assurés du régime général et de la Sécurité sociale des indépendants (SSI), toutes les périodes de chômage antérieures au 1er janvier 1980 comptent pour la retraite, qu'il y ait eu indemnisation ou non. 

Une cotisation est prélevée sur vos allocations : elle s'élève à 3 % de votre salaire journalier de référence. Cela représente environ 5,3 % de votre allocation, soit moins que la cotisation prélevée sur un salaire. Pour les points de retraite complémentaire c’est comme si vous aviez perçu votre salaire complet, calculé sur la base de votre dernière année d'activité. On les comptera, comme si vous étiez salarié, sur la base de 6,2 % de votre ancien salaire. 

À partir de 1980, ces périodes sont prises en compte sous des conditions en fonction de deux situations. 

Soit le chômage indemnisé : 50 jours indemnisés donnent droit à 1 trimestre (maximum 4 trimestres par an) plus des points gratuits pour la retraite complémentaire. 

Soit le chômage non indemnisé : quand c’est la 1ère fois que vous faites face à cette situation vous avez le droit à 6 trimestres validés maximum. Cela bénéficiera tout particulièrement aux jeunes en début de carrière, dès lors qu'ils ont déjà cotisé à l'assurance vieillesse. Pour les périodes qui suivent si c’est le cas vous avez le droit à :

  • Si < 55 ans : 4 trimestres validés maximum
  • Si > 55 ans et moins de 20 ans de cotisation : 4 trimestres validés maximum
  • Si > 55 ans et plus de 20 ans de cotisation : 20 trimestres validés maximum

A noter que vous devez avoir des périodes de chômage indemnisé ou un travail entre la première période et celle qui suit. Le chômage non indemnisé ne donne pas de points pour la retraite complémentaire. 

Les cas particuliers

  • Dans le cas où vous avez cumulé un travail à temps partiel et des allocations chômage, on compte d'abord à combien de trimestres vous donnent droit les cotisations payées sur vos revenus d'activité et par la suite si vous n'avez pas gagné suffisamment pour valider 4 trimestres cotisés alors vous bénéficiez du complément en trimestres assimilés pour le chômage.

  • Dans le cas de chômage indemnisé et retraite anticipée pour carrière longue on vous octroie jusqu'à 4 trimestres de chômage indemnisé qui peuvent être comptabilisés pour remplir la condition de durée de cotisation pour pouvoir bénéficier de la retraite anticipée due à une carrière longue.

  • Dans le cas de chômage indemnisé et de retraite complémentaire, les allocations chômage vous donnent droit à des points pour la retraite complémentaire. Les points sont calculés sur la base du salaire de référence (celui de la dernière année en emploi).

  • L’ACRE pour les créateurs et repreneurs d’entreprise indépendants : L’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise sous l'acronyme ACRE est un dispositif d’exonération de cotisations ayant pour but de favoriser la création et la reprise d’entreprise. C’est une aide attribuée par Pôle emploi qui consiste à recevoir des allocations chômage sous forme de capital. La condition majeure pour bénéficier de l’ACRE est : Ne pas avoir bénéficié de l'ACRE dans les 3 années précédentes. Ce délai commence dès le début de la cessation du bénéfice de l’ACRE pour une activité passée. 

Lorsque vous êtes en début d’activité vous ne pouvez pas bénéficier de l’ACRE :  En cas de changement du lieu d'exercice de l'activité concernée; En cas de modification des conditions d'exercice de l'activité professionnelle ; En cas de reprise d'activité intervenue soit dans l'année en cours de laquelle est survenue la cessation d'activité, soit dans l'année suivante.

Les travailleurs indépendants relevant du régime de la micro-entreprise qui créent ou reprennent une entreprise doivent obligatoirement déposer une demande d’Acre auprès de l’Urssaf via le formulaire « demande de l’aide à la création et à la reprise d’une entreprise (Acre) pour les auto-entrepreneurs ».

L’ACRE ne vous exonère pas des cotisations pour la retraite. Vous cotisez donc proportionnellement à vos revenus. À noter: seules les professions libérales peuvent demander une dispense de cotisation pour la retraite la première année de leur création de leur entreprise. 

En conclusion, les périodes de chômage ne sont pas nécessairement pénalisantes pour toucher une retraite convenable. Quand vous touchez le chômage, tout comme un salaire, vous êtes prélevés par des cotisations sociales dont celles pour la retraite. Vous continuez de cotiser, cela ne change donc pas votre retraite, sous certaines conditions. 

Restez tout de même sur vos gardes et soyez prévoyants. Le meilleur conseil que nous pouvons vous donner est de souscrire en complément à un PER qui vous assurera une augmentation de vos revenus à la retraite quoi qu’il arrive.