“Coalition”, “législatives”, “assemblé nationale”, “majorité absolue”, sont des termes que nous entendons fréquemment ces derniers temps. Que pouvons nous apprendre de tout cela ? Qu’est ce que tous ces événements vont changer sur votre retraite?
La situation en quelques lignes
Dimanche 19 juin, nous avons eu la chance de pouvoir exercer notre droit de vote pour le deuxième tour des élections législatives. Un moment important après la réélection du Président Emmanuel Macron membre du parti “Ensemble!”.
“Ensemble!” est un regroupement de 8 partis dans le but d’être “ensemble” afin d’obtenir la majorité présidentielle. La coalition organisée autour de la République en marche a donc obtenu 245 sièges. Cela signifie que le parti du président est en majorité relative ce qui entraîne la formation d’un gouvernement de coalition. À savoir que cette structure gouvernementale à déjà été observée en France sous la IVème et la Vème République.
Le sujet de la retraite a déjà été un grand débat du mandat passé d’Emmanuel Macron. En effet, la réforme de la retraite à 65 ans a été reportée dans le premier quinquennat notamment à cause de la crise du coronavirus. Actuellement, nous savons que le gouvernement de “Ensemble !” va tenter de changer la législation en ce qui concerne la retraite. L’assemblée étant partagée entre Ensemble! le parti du président avec son projet de retraite a 65 ans et la NUPES et le RN foncièrement contre cette réforme. Que risque-t-il de se passer et quel impact cela aura sur nos retraites ? À quoi pouvons-nous nous attendre ?
Le projet de “Ensemble! “ 🔥
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Le nouveau système élaboré par Emmanuel Macron promet aux retraités les plus modestes de toucher 150 euros de plus qu’actuellement, avec un minimum de 1100€.
Comment les dirigeants tiendront-ils cette promesse ? «Les modalités de mise en œuvre de cette promesse vont être instruites et elles feront l’objet des échanges à venir, notamment avec les partenaires sociaux », affirme sans précision l’entourage du Premier ministre.
A priori, le principal levier que peut utiliser le gouvernement pour augmenter le montant minimum des pensions de retraite repose sur le minimum de cotisations. Cependant, une simple augmentation de cette pension de base minimale ne suffit pas puisque les pensions complémentaires sont calculées au cas par cas. Ainsi, le relèvement de la cotisation minimale à 850 ou 900 euros ne garantit pas une pension totale d'au moins 1 100 euros pour tous les retraités exerçant des activités à plein temps.
L’un des moteurs de la réforme est d’uniformiser un système aujourd’hui très hétérogène (42 caisses de retraite différentes).
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💧Le projet des opposants et leur point de vue
Face à la coalition présidentielle nous retrouvons dans la majeure partie des cas La NUPES ou le RN.
Rappelons que la NUPES est un rassemblement de plusieurs partis de gauche qui se sont ralliés avec pour figure de proue Monsieur Jean-Luc Mélenchon. Ils sont les principaux opposants du parti gouvernemental.
Le député Insoumis Alexis Corbière a estimé ce dimanche que la retraite à 65 ans «a sombré grâce à ce résultat».
La Nupes ainsi que le RN ont défendu la retraite à 60 ans durant toute la campagne contre 62 ans aujourd'hui.
Dans le programme de NUPES on retrouve la retraite à 1 500 euros, puisque la NUPES propose par ailleurs d’augmenter le salaire minimum légal à ce niveau. Quel est donc la méthode employé pour parvenir a cet objectif?
La Nupes explique vouloir s’appuyer sur un outil similaire au minimum contributif, mais en le refondant. Pour les pensions incomplètes ils se baseraient sur le seuil de pauvreté soit 1100€.
Le Rassemblement National (RN) avec Marine Le Pen à sa tête, a surpris tout le monde en obtenant 89 sièges contre 8 en 2017.
De son côté, le Rassemblement National veut réindexer les pensions de retraite sur l’inflation, une proposition que les nouveaux élus RN devraient défendre dès leur arrivée. Depuis 2016, la loi a mandaté des pensions de retraite indexées sur l’inflation. Cependant, ces paramètres ont jusqu’à présent été évalués en dessous des augmentations de prix.
Les Républicains et l'UDI, qui ont obtenu 63 sièges ce dimanche, ont notamment insisté lors de l'élection présidentielle sur la nécessaire réforme du système actuel. Dans son programme, Valérie Pécresse proposait le relèvement progressif de l'âge de départ à 65 ans à l'horizon 2030, avec une prise en compte « de la pénibilité et des carrières longues ». « Il n'est pas question de faire quelque pacte que ce soit avec Emmanuel Macron », écarte toutefois ce lundi le secrétaire général des Républicains, Aurélien Pradié, dans Le Parisien. Même son de cloche du côté du président du parti, Christian Jacob. « Nous avons fait campagne dans l'opposition, nous sommes dans l'opposition et nous resterons dans l'opposition. Les choses sont très claires », précise-t-il dès ce dimanche.
Les Républicains (LR) et l'UDI ont remporté dimanche dernier 63 sièges. Ils ont notamment insisté sur les nécessaires réformes du système actuel lors de la campagne présidentielle. Les ambitions de Valérie Pécresse proposent de relever progressivement l'âge de la retraite à 65 ans d'ici 2030, en tenant compte de la pénibilité et des carrières longues.
« Pour maintenir les retraites, il va falloir à terme travailler plus longtemps » Valérie Pécresse
Mieux connaître les propositions de chaque parti au sujet de la retraite.
À quoi nous attendre ?
Dans le contexte actuel, le texte aura l'occasion d'être retoqué. Il sera difficile pour les députés de tous partis de s'entendre. "Ensemble !" est à la recherche du bon appui qui sera favorable au décalage de l’âge.
Pourtant, même si la droite a promu une volonté similaire durant les présidentielles on peut facilement se baser sur des calculs politiques et dire que les Républicains risquent de faire machine arrière. Dans la situation actuelle, quel intérêt ont-ils à valider un projet aussi discret sinon le payer au prix fort ? Rappelons que les Républicains sont passés de 113 à 61 sièges au sein de l’Assemblée. Ils étaient le principal opposant au parti présidentiel en 2017.
D'autant que le gouvernement lui-même admet qu'il n'y a pas d'urgence économique. Tout va dépendre de si oui ou non le parti du président parvient à convaincre d'autres élus de l'utilité de la réforme.
Retenons tout de même que lorsque ce projet de loi sera annoncé dans l’hémicycle soyez certains que les débats seront animés !