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Comme vu dans notre dernier article sur le rapport de la Cour des Comptes, depuis le 27 février 2025, les négociations sur la réforme des retraites sont en cours, réunissant chaque semaine gouvernement, syndicats et patronat. Prévu jusqu’au 22 mai, ce cycle de discussions vise à trouver un compromis sur les points de tension, notamment l’âge de départ, le financement du système et la reconnaissance des métiers pénibles. Alors que des réunions spécifiques sont programmées les 16 avril et 21 mai pour la fonction publique, la question demeure : un accord est-il possible entre des acteurs aux positions souvent opposées ?
I. L’ouverture des négociations : quelles attentes ?
Les négociations sur la réforme des retraites se poursuivent
Le débat reste vif après la réforme de 2023 qui relève l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Cette réforme, à nouveau remise en question depuis le rapport de la Cour des comptes publié le 20 février dernier, fait l'objet de nouvelles discussions.
Les négociations ont débuté le 27 février 2025 et rassembleront chaque semaine de multiples parties prenantes, dont le gouvernement, les syndicats et les employeurs, et ce, jusqu’en mai 2025. Les objectifs proposés par les parties prenantes sont clairs : trouver un compromis entre les parties tout en assurant la viabilité financière du système de retraite. Car, malgré la réforme des retraites de 2023, la Cour des Comptes prévoit encore un déficit de 15 milliards d'euros en 2030.
Les différentes parties prenantes
Parmi les différentes parties prenantes, le gouvernement cherche à mettre en œuvre des ajustements en maintenant un dialogue ouvert avec les syndicats et les employeurs. Son objectif principal est d'éviter les obstacles politiques tout en garantissant l'équilibre financier du système de retraite.
Mais il existe également des syndicats qui adoptent une position différente. D’un côté, la CGT et Force Ouvrière réclament l’abandon des réformes de 2023, arguant qu’elles punissent injustement les travailleurs. La CFDT, bien que critique, tend en revanche à adopter une approche plus nuancée et souhaite négocier des ajustements sur des sujets précis, comme la prise en compte des carrières longues ou des emplois difficiles.
Enfin, les employeurs représentés par le Medef et la CPME sont favorables au maintien de l'âge de départ à 64 ans et rejettent une augmentation des cotisations patronales. D’après Les Echos, si le Medef reste fidèle à ses positions, la CPME se montre plus ouverte à certaines évolutions.
On peut alors se demander quels vont être les différents axes de négociations durant les discussions entre les différentes parties.
II . Les axes des négociations
L’âge de départ à la retraite
Selon la CFDT, l'un des principaux points de tension dans la discussion concerne l'âge légal de départ à la retraite. Même si la réforme de 2023 a fixé cette durée à 64 ans, syndicats et patronat restent profondément divisés sur la question.
D'un côté, la CGT et Force Ouvrière réclament un retour à 62 ans, voire 60 ans, et s'opposent fermement à tout allongement de la durée de cotisation. Pour eux, les réformes actuelles punissent injustement les travailleurs, en particulier ceux qui occupent des emplois difficiles.
Au contraire, le Medef défend le maintien à 64 ans et souhaite même l'étendre à 65 ans, arguant que le report progressif assurera la viabilité financière du système.
Entre ces deux positions, la CFDT adopte une approche plus nuancée. Même si elle indique être prête à faire certains compromis, elle a catégoriquement refusé d’augmenter l'âge de départ à 65 ans, qu'elle juge trop contraignant pour les travailleurs. Elle plaide plutôt pour des ajustements qui tiennent compte de la réalité des longues carrières et des journées de travail épuisantes.
En plus de l’âge, qui est un critère important, il y a aussi la reconnaissance des emplois difficiles et les inégalité entre les sexes qui vont être abordés dans les débats.
Reconnaissance des emplois difficiles et des inégalités entre les sexes
Le journal Les Echos affirme que les syndicats réclament une meilleure reconnaissance des métiers difficiles et que ces travailleurs puissent prendre leur retraite plus tôt.
Concernant les inégalités entre les sexes, les syndicats ont dénoncé l'impact négatif des réformes, notamment sur les trimestres de maternité, qui ont perdu de leur utilité avec le recul de l’âge de départ. Le gouvernement s'est dit prêt à revoir les mesures mais ne veut pas augmenter pas les dépenses.
Ces thèmes restent au cœur des discussions et sont susceptibles de jouer un rôle important dans les négociations futures. Après ces différents sujets il faudra aussi qu’ils abordent le financement du système des retraites.
Financement du système : obstacle majeur
Le financement des systèmes de retraite divise profondément les syndicats, les employeurs et le gouvernement. Les employeurs refusent d’augmenter les cotisations des entreprises, craignant les conséquences négatives sur l’économie. Ils préféreraient augmenter la durée de cotisation. Au contraire, une partie des syndicats souhaiteraient une augmentation des cotisations et une réduction de la durée de cotisation.
Pour réconcilier les deux camps, le gouvernement explore la capitalisation comme complément au système actuel. L’idée a suscité un débat. Certains craignent une augmentation des inégalités entre ceux qui pourraient épargner et les autres.
Les premiers échanges sont encore bien loin d’un compromis évident. La CGT a souhaité mobiliser l’opinion en organisant des manifestations le 8 mars dernier puis une prochain le 22. Force Ouvrière s’est retirée des discussions le 27 Février dernier suite aux désaccords. Nous suivrons donc avec attention les prochains échanges lors des semaines à venir.