La question de la retraite suscite de nombreuses inquiétudes et idées reçues. "On n'en n'aura pas", "la retraite sera précaire" sont monnaie courante. De même, des préjugés persistent concernant l'accessibilité de la retraite ou le niveau de protection des travailleurs indépendants par rapport aux salariés.
Explorons ces idées reçues et voyons si elles sont fondées et s’il existe des solutions pour avoir un regard plus équilibré et constructif sur la planification de la retraite.
#1 : "On n'en n'aura pas"
Il est vrai que :
- L'espérance de vie augmente, donc les retraités vivent plus longtemps, ce qui peut mettre une pression supplémentaire sur les systèmes de retraite. En 2023 il y a moins de jeunes de 18 à 35 ans (14,2 millions) que de retraités (16 millions).
- De plus, les réformes à répétition du système de retraite peuvent créer de l'incertitude quant aux droits à la retraite futurs, alimentant ainsi le sentiment que les futures générations pourraient ne pas bénéficier d'une retraite stable. C’est d’ailleurs une phrase très entendue parmi les plus jeunes. Dans une enquête menée par le CECOP et l’IFOP, 78 % des 18-24 ans et même 83 % des 25-34 ans évoquaient un risque réel de faillite du régime général des retraites.
MAIS ce n’est pas une fatalité :
- Nous pouvons encourager l'éducation financière dès le plus jeune âge pour sensibiliser les gens à l'importance de l'épargne et de la planification de la retraite. Grâce aux réseaux sociaux et au web nous avons de plus en plus d'accès à l'information, à des médias ou encore des créateurs de contenu dédié. Même s'il faut aussi croiser les sources et parfois faire du tri, ces informations sont essentielles car le savoir c'est le pouvoir !
78 % des 18-24 ans et même 83 % des 25-34 ans évoquaient un risque réel de faillite du régime général des retraites.
#2 : "Elle sera précaire"
Il est vrai que :
- Les pensions de retraite sont généralement inférieures aux revenus antérieurs, ce qui peut entraîner une diminution significative du niveau de vie pour de nombreux retraités. En moyenne on perd 50% de ses revenus en prenant sa retraite.
- Les fluctuations économiques et les changements dans les politiques gouvernementales peuvent également affecter la stabilité financière des régimes de retraite, augmentant ainsi le risque de précarité financière pour les retraités.
- L'enquête de l'IFOP et du CECOP révèle que près de deux Français sur trois estiment qu’ils ont ou auront une pension insuffisante pour vivre correctement. Cette crainte est partagée par 66 % des 18-24 ans et 73 % de leurs aînés âgés de 25-34 ans.
Mais ce n’est pas une fatalité :
- En anticipant, on peut se préparer à ne pas compter uniquement sur la pension d’Etat et préparer sa retraite à titre individuel afin de limiter la perte au moment de prendre sa retraite.
#3 : "C’est un graal inatteignable"
Il est vrai que :
- Avec l'augmentation du coût de la vie, notamment des soins de santé et du logement, beaucoup de gens craignent de ne pas pouvoir épargner suffisamment pour leur retraite.
- Les conditions de travail instables et la précarité de l'emploi peuvent rendre difficile voire impossible l'accumulation d'économies adéquates pour la retraite, alimentant ainsi le sentiment que la retraite est un objectif inaccessible.
Mais ce n'est pas une fatalité :
- Sensibiliser sur les différentes options de planification de la retraite et fournir des outils et des ressources pour aider les gens à élaborer des plans financiers adaptés à leurs besoins et à leurs objectifs de retraite est l'une des solutions portée par des acteurs comme Caravel.
- Rendre accessible les solutions d'épargne à moindres coûts.
#4 : "Les indépendants ne cotisent pas"
Il est vrai que :
- Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 50% de perte de revenus pour un salarié, 60% pour un indépendant
- Les indépendants ont souvent des revenus irréguliers, ce qui peut rendre difficile le paiement régulier de cotisations de retraite.
- Les indépendants peuvent également avoir des difficultés à épargner suffisamment pour la retraite en raison de l'absence de cotisations obligatoires de la part de leur employeur et de la nécessité de gérer eux-mêmes leurs finances et leur planification de la retraite.
Mais ce n’est pas une fatalité :
- La plupart des indépendants cotisent en fait comme les salariés aux régimes obligatoires. La principale différence se situe sur l'absence de ces fameux dispositifs supplémentaires (PERCO,...) que les salariés ont souvent sans même y faire attention alors qu'il est du ressort des indépendants de s'en occuper.
- Mettre en place des mécanismes de cotisation flexibles et adaptés aux revenus irréguliers des travailleurs indépendants.
En conclusion, il est important de reconnaître que la planification de la retraite peut être complexe et susciter des inquiétudes légitimes.
Cependant, en remettant en question les idées reçues qui peuvent alimenter ces craintes, nous pouvons ouvrir la voie à une meilleure compréhension et à des solutions plus efficaces. Encourager l'éducation financière, permettre de cotiser de manière flexible, rendre accessible les produits d'épargne au plus grand nombre, ...
En travaillant ensemble pour surmonter ces défis, nous pouvons faire en sorte que la retraite devienne non pas un graal inatteignable, mais une étape de vie à anticiper avec confiance et tranquillité d'esprit.