En tant qu’entreprise individuelle, elles sont de plus en plus nombreuses et se rapprochent doucement mais sûrement des 50% de personnes qui se lancent (45% des entreprises créées par des femmes en 2022, INSEE). Pour ce qui est de la création de société, elles restent encore en retrait. Qu’est-ce qui empêche les femmes d’entreprendre ? Quelles solutions pour lever ses freins ? Faisons un état des lieux genré d’un monde de l’entreprise encore déséquilibré, pour les salarié·es et aussi pour les indépendant·es.
Bien qu’“une entrepreneure” surprenne encore certaines oreilles, l’entrepreneuriat au féminin poursuit son ascension. Décryptage d’un phénomène encourageant.
Les obstacles qui se dressent sur le chemin des femmes entrepreneures
Une question de confiance en soi
Entreprendre fait peur à tout le monde, et c’est bien normal : les enjeux sont nombreux. Notamment lorsqu’on se lance en société, que l’on crée une équipe, que l’on engage des frais de location et de fonctionnement, etc. Cela dit, cette crainte de l’échec, de ne pas être à la hauteur et cette pression du rôle de “chef·fe” sont d’autant plus présentes chez les personnes que l’on ne pousse pas sur cette voie, ou qu’on ne représente que (trop) peu en train de se lancer (et de réussir). Un syndrôme de l’imposteur qui fait parfois obstacle aux femmes et fait revoir au rabais leurs projets, quand il ne les détourne pas complètement de cette perspective professionnelle.
Des vies professionnelles et personnelles qui se chevauchent
Devenir indépendant·e est souvent synonyme de travail à la maison, de nouvelle organisation, d’implication intensive dans son entreprise. Alors que les limites entre vie privée et vie professionnelle deviennent poreuses, les femmes, encore souvent en charge du bon fonctionnement du foyer (avec ou sans enfants), peuvent craindre un rythme trop intense, difficile à tenir dans le temps.
Des secteurs qui demeurent très genrés.
On ne se sent pas toujours libre de créer une entreprise dans le domaine de son choix, beaucoup étant très codés par des normes persistantes. Ainsi, certains sujets sont régulièrement laissés sur la touche de l’entrepreneuriat par les femmes et l’accès y est difficile : l’automobile, le BTP, l’innovation technologique, la logistique, etc.
Des financements externes moindres.
Une réalité que rencontre la majorité des personnes qui souhaitent entreprendre est celle de l’appel aux financements. Face à des frais importants à régler, et ce dès le démarrage, les prêts sont devenus des indispensables, et les banques sont plus enclines à en refuser à une entrepreneure qu’à un entrepreneur (étude Femmes et entreprise, Adie, 2022). En conséquence, les femmes ont tendance à réduire leurs ambitions, dresser des plans de financement réduits, afin de garantir l’obtention de prêts moins importants. Un serpent qui se mord la queue donc.
Le tableau de l’entrepreneuriat féminin a aussi de bons aspects
Bien sûr, le but n’est pas de faire un portrait misérabiliste de l’entrepreneuriat féminin. Ces problèmes soulevés font partie des obstacles rencontrés globalement, mais la plupart reposent sur des peurs, des idées intangibles qu’il est possible de combattre. Seule ou en se faisant aider.
En effet, comme pour toute entreprise, la sortie du salariat s’accompagne d’une plus grande liberté de choix. Il est davantage possible de délimiter sa vie professionnelle (en termes d’organisation, de missions, de responsabilité, de charge de travail, etc.), ce qui peut être perçu comme un réel avantage, notamment quand la vie personnelle cumule des contraintes dont on ne peut s’extraire.
De plus, entreprendre quand on est une femme permet une forme d’émancipation : vis-à-vis du patronat comme d’un quotidien professionnel qui ne nous correspond pas toujours. Lancer son activité, c’est donc travailler pour soi, pour ses besoins, selon ses valeurs et vers ses objectifs. Une démarche rarement possible dans un poste salarié.
Quelles aides financières à solliciter ?
Afin d’accompagner les femmes sur la voie de l’entrepreneuriat et tenter de rééquilibrer les statistiques vers une plus grande égalité des chances et des possibilités professionnelles, des organisations voient le jour pour formuler des aides spécifiques.
Parmi celles-ci, on pense à la garantie ÉGALITÉS Femmes (par France Active) qui vient en aide aux demandeuses d’emploi ou femmes en situation de précarité désireuses de créer ou reprendre une entreprise. Son action se concentre sur la facilitation d’accès aux prêts bancaires, en couvrant jusqu’à 80% de la somme empruntée (dans la limite de 50 000 euros) à destination d’investissements et/ou de besoin en fonds de roulement.
Initiative France propose également un prêt d’honneur allant jusqu’à 50 000 euros (bien que la moyenne tourne autour de 10 000 euros) pour renforcer les fonds propres des entrepreneures en recherche de financement. Le but est alors de faire un effet levier face aux banques : avec un meilleur apport personnel, les créatrices d’entreprise peuvent prétendre à des prêts plus élevés et donc voir plus loin, dès leur démarrage.
Du côté de Wom’energy, l’accompagnement peut être financier, par le biais d’un prêt d’honneur allant de 15 000 à 50 000 euros, et également de l’ordre du soutien moral et de l’entraide entre paires. Aile du Réseau Entreprendre dédiée aux entrepreneures, le réseau Wom’energy a la particularité de pouvoir être mobilisé à tout moment de la vie de leur entreprise.
Enfin, des initiatives régionales visent à encourager l’entrepreneuriat féminin, qu’il s’agisse de création ou de reprise d’entreprise. À échelle locale, elles proposent un accompagnement concret dans la construction du projet, facilitent l’insertion des femmes dans certains corps de métier et mettent en relation les entrepreneures.
Les groupes et réseaux d’entrepreneures
En plus de la dimension financière (qui n’est pas de l’ordre du détail), la question de l’entourage est un ingrédient-clé de la réussite du lancement et de la pérennité d’un projet. Comme la vie de cheffe d’entreprise comprend bien des défis, le soutien moral ne doit pas être minimisé dans l’équation globale et être en lien avec des personnes traversant les mêmes étapes que soi peut être plus que salutaire. Échanges, conseils, accompagnement, parfois formations et récompenses, c’est tout un système d’encouragement que l’on peut retrouver dans ces groupes.
En plus d’une présence en ligne forte, ces réseaux d’entrepreneures se sont développés partout sur le territoire, prenant forme par le biais de permanence, d’événements, de conférences. On pense notamment à Action’elles, à l’incubateur Les Premières, à l’association Force Femmes qui cible les femmes actives aux profils seniors, au réseau Mampreneurs dédié aux mères entrepreneures, etc.
Des groupes qui fleurissent et se spécialisent autour de profils spécifiques, d’une localisation, de besoins, pour accompagner au mieux l’ensemble des femmes, un peu à l'image des différentes créatrices de contenus qui œuvrent pour l'émancipation financière des femmes.
Se former pour lancer son activité
C’est aussi dans cette démarche d’accompagnement et d’autonomie que la formation peut apporter un coup de pouce à l’entrepreneuriat féminin. Au sein d’institutions présentes à échelle nationale comme la CCI, de réseaux professionnels ciblés (comme ceux cités ci-dessus) ou d’organismes de formation certifiés, des programmes plus ou moins longs peuvent être suivis pour consolider les projets de création ou de reprise d’entreprise. Et ce en bénéficiant d’un financement parfois total (via Pôle Emploi, le CPF ou encore un OPCO).
Digi Atlas fait partie de ces organismes qui permettent à toute personne désireuse de lancer son activité de le faire en confiance, avec un vrai suivi et un contenu autant détaillé que concret. Dans notre formation Devenir freelance et trouver des missions, nos expert·es s’attardent sur tous les points fondamentaux liés au quotidien d’indépendant·e : le statut juridique, la comptabilité, l’offre et les tarifs, le démarchage et la gestion de la relation clientèle, l’organisation, etc. L’idée est que nos apprenants et apprenantes puissent éviter les embûches des débuts et mener leur activité freelance comme elles et ils l’entendent.
En somme, bien que l’entreprise au féminin n’ait pas encore l’ampleur de celle au masculin, plus démocratisée, de multiples projets s’organisent à différentes échelles pour faire bouger les choses. Financement, réseaux, formation : un avenir plus égalitaire se profile. Il nous reste donc à continuer sur ce chemin pour atteindre un objectif radieux : que toute personne porteuse d’un projet d’entreprise puisse le réaliser sans entrave.
Cet article a été rédigé par Digi Atlas, organisme de formation 100% digital, certifié et finançable, qui accompagne les freelances et entrepreneur·es dans le lancement et la pérennisation de leur activité. Marketing digital, site web, e-commerce, copywriting, etc. Digi Atlas place au cœur de chaque formation un suivi personnalisé et un apprentissage au rythme de votre projet.