
Dans un contexte où la finance verte prend une place croissante, le label Greenfin s’est imposé comme une référence en France pour garantir des investissements réellement engagés dans la transition écologique. Pourtant, face aux évolutions réglementaires européennes et aux nouvelles attentes du marché, il doit aujourd’hui se réinventer. Où en est le label Greenfin en 2025 ?
Présentation du label Greenfin
Historique du label Greenfin
Depuis sa création en 2015, le label Greenfin s’est imposé comme un repère essentiel pour identifier les fonds d’investissement véritablement engagés dans la transition écologique. Issu de l’initiative du ministère de la Transition écologique, il visait dès le départ à garantir la transparence et l’orientation des capitaux vers des projets à fort impact environnemental. Pourtant, à l’heure où les réglementations européennes sur la finance durable se renforcent, et les attentes des investisseurs évoluent, le label Greenfin doit s’adapter.
2025 marque ainsi une étape clé dans son évolution, avec une mise à jour de son référentiel pour répondre aux nouveaux défis de la finance verte.
Les raisons des modifications en 2025
L’Union européenne a considérablement structuré son cadre réglementaire autour de la finance durable, notamment avec la taxonomie verte et la Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR). Face à ces évolutions, Greenfin doit s’aligner tout en conservant son exigence initiale, qui le distingue d’autres labels moins restrictifs. L’objectif de cette réforme est double : garantir une compatibilité avec les normes européennes et éviter le risque d’une marginalisation du label face à d’autres certifications qui pourraient être plus largement adoptées par le marché.
Mais comment cette adaptation se traduit-elle concrètement dans le référentiel du label ?
Des règles plus strictes pour garantir un impact réel
Les nouveaux critères
Pour répondre aux enjeux actuels, les critères d’évaluation des fonds deviennent plus précis et s’appuient davantage sur des données mesurables, réduisant ainsi la marge d’interprétation des acteurs financiers. Parmi les principaux ajustements il y a en premier lieu lesexclusions sectorielles renforcées, en effet l’exclusion des énergies fossiles devient encore plus stricte, incluant désormais non seulement l’exploitation, mais aussi les services associés (logistique, financement, etc.) Mais il y a aussi des critères d’impact élargis : les fonds doivent démontrer un impact environnemental mesurable avec des indicateurs précis sur la réduction des émissions de CO2, la protection de la biodiversité ou encore l’efficacité énergétique.Sans oublier l’intégration de méthodes basées sur les différentes taxes vertes européennes pour éviter le greenwashing et garantir une réelle contribution aux objectifs climatiques.
Greenfin est un label toujours plus rigoureux et aligné avec les meilleures pratiques internationales comme ceux de la COP21. Voyons si les changements suffisent à garantir son rôle dans la finance durable de demain.
Une modernisation du contrôle et de la transparence
Le système de contrôle évolue pour assurer un suivi plus rigoureux et continu des fonds labellisés. Il y a des audits plus approfondis. En plus des vérifications documentaires, des contrôles sur site sont désormais obligatoires pour garantir la conformité des investissements pour le label Greenfin.
En plus de ça les fonds doivent publier régulièrement des rapports détaillant la répartition de leurs investissements et leur impact environnemental.
Notons que chaque fonds doit consacrer un pourcentage défini de ses actifs à des projets ayant un impact significatif sur la transition écologique.
Les nouvelles attentes des investisseurs et leur impact sur le label
Les investisseurs institutionnels et particuliers sont de plus en plus exigeants quant aux engagements environnementaux des fonds. Plusieurs études récentes indiquent que :
- La transparence et la traçabilité des investissements sont devenues essentielles, selon une enquête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) publiée en 2020, 76 % des Français estiment que l'impact des placements sur la qualité de l'environnement est un sujet important.
- Une demande accrue pour des critères sociaux en complément des critères environnementaux : bien que Greenfin soit focalisé sur l’écologie, certains acteurs appellent à une prise en compte des aspects sociaux pour renforcer la finance durable.
- La compatibilité avec les normes européennes est un facteur clé pour attirer des capitaux internationaux. Greenfin doit démontrer qu’il respecte ces normes sans compromettre son niveau d’exigence élevé.
Quel avenir pour le label Greenfin ?
Si ces ajustements ont pour objectif premier d'assurer la crédibilité du label dans un environnement réglementaire en mutation, ils soulèvent également des questions sur son avenir à long terme. Greenfin peut-il conserver son indépendance face à la régulation européenne ? Son positionnement strict en fait une référence, mais aussi un label plus sélectif que d'autres certifications plus susceptibles d'attirer les investisseurs. Greenfin doit trouver l’équilibre entre exigence et attractivité.
Pour conclure nous pouvons dire que à l’heure où la finance verte devient un levier stratégique pour atteindre les objectifs climatiques, le rôle de Greenfin pourrait être renforcé pour inciter les citoyens à aller au-delà des normes minimales fixées par l’UE. La poursuite de son évolution sera donc surveillée de près, tant par la nécessité de s'adapter que par la volonté de maintenir des exigences fortes en matière d'investissement durable.