Les micro-entrepreneurs exerçant des activités libérales, vont voir leurs cotisations sociales augmenter dès juillet 2024. Cette réforme vise à renforcer la protection sociale et à améliorer les retraites futures de ces derniers, même si elle implique des coûts supplémentaires à court-terme.
Qui est concerné ?
Tous les micro-entrepreneurs déclarant leurs revenus sous la catégorie des Bénéfices Non Commerciaux (BNC) sont concernés. Cela inclut aussi bien les professions libérales réglementées que non réglementées, affiliées ou non à la CIPAV (Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d’Assurance Vieillesse), immatriculés avant ou après 2018.
💡 Quelques exemples d'activités libérales BNC concernées : designers, créateurs de contenus, community management, coaching, conseils, naturopathe, développement web, traduction, psychologie, etc.
Les auto-entrepreneurs exerçant une activité commerciale ou artisanale ne sont pas concernés par cette réforme.
Pourquoi une telle augmentation ?
L'idée derrière cette augmentation est d'améliorer la protection sociale et de renforcer la retraite complémentaire des micro-entrepreneurs. Actuellement, il y a un déséquilibre entre votre couverture sociale et celle des autres travailleurs indépendants. En augmentant les cotisations, le gouvernement espère corriger cette inégalité et offrir une meilleure sécurité financière à long terme.
👀 D'où vient cette inégalité ? En 2018, lorsque la SSI (Sécurité Sociale des Indépendants) a récupéré les professions libérales non réglementées (qui étaient gérées par la CIPAV avant), les cotisations sociales de 22% n’ont pas bougé mais elles étaient trop faibles pour permettre de cotiser à la retraite complémentaire. Plutôt que d’augmenter les cotisations (qui auraient du être mises à 29%), le package des 22% n'englobe plus que la maladie, la maternité, la paternité, la retraite de base et la retraite complémentaire pourtant obligatoire est sortie.
Conséquence : les micro en professions libérales non réglementées ne cotisent plus depuis 2018 à la retraite complémentaire. On vous en avait parlé dans l’article Microentrepreneurs, vous n’avez plus de retraite complémentaire… et personne ne vous a prévenu. La bonne nouvelle c'est que cela change dès juillet 2024.
Le planning de l'application
La hausse des cotisations sera mise en place progressivement à partir de juillet 2024. Les taux passeront de 21,2% à 23,2% pour les professions réglementées et de 21,1% à 26,1% pour celles non réglementées, de façon échelonnée.
⭐️ Exemple
Caroline, créatrice de contenu déclare un CA de 2000 €/mois. Son activité est créée depuis 2019.
- Avant juillet 2024 : elle paie 422 € de cotisations sociales (21,1 % de 2 000 €).
- Dès juillet 2024 : les cotisations passeront à 462 € (+40 €).
- En 2025 : elles augmenteront encore pour atteindre 492 € (+30 €).
- En 2026 : les cotisations atteindront 522 € (+30 €).
Ainsi, entre juillet 2024 et 2026, le montant total des cotisations aura augmenté de 100 €.
L'impact sur l'ACCRE
L'augmentation des cotisations aura également un impact sur les bénéficiaires de l'ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d'Entreprise).
Ci-après les nouveaux taux d'exonération de charges sociales avec l'ACRE pour les activités libérales BNC :
Les solutions
Pour faire face à cette augmentation, plusieurs stratégies :
- Réajuster vos tarifs : Revoir vos prix pour compenser les coûts supplémentaires.
- Optimiser vos charges : Chercher des moyens de réduire d'autres dépenses professionnelles.
- Planifier votre trésorerie : Prévoir des réserves financières pour anticiper les hausses de cotisations.
- Ouvrir un PER : pour cotiser à la retraite individuellement
L'augmentation des cotisations pour les micro-entrepreneurs, bien que coûteuse à court terme, vise à offrir une meilleure protection sociale et une retraite plus sécurisée à long terme. Les professionnels concernés doivent se préparer à ces changements et envisager des ajustements budgétaires pour intégrer ces nouvelles charges.