C’est un sujet qui trotte dans de nombreuses têtes, plus encore depuis le début de la crise sanitaire : le projet de reconversion professionnelle. En effet, et cela n’a rien d’anodin, aujourd’hui, en France, ce sont ¼ des actifs qui déclarent avoir connu au moins une reconversion au cours de ces 5 dernières années (Étude BVA pour France Compétences - février 2022).
Une démarche qui se démocratise donc, gagne en visibilité dans les médias et s’anticipe, perdant peu à peu de la connotation d'insécurité qu’elle a longtemps portée. À ses côtés se trouve l’activité non salariée, aussi appelée “freelancing”, qui gagne aussi en attractivité en devient, plus qu’une alternative, un véritable choix de carrière.
Faire toute sa carrière dans une seule entreprise, c’est fini.
Le monde du travail évolue, et nous demande d’être de plus en plus flexible.
Crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19, mutations numérique et écologique, transformation profonde de l’emploi, des métiers, de l’organisation : tout cela a un impact non négligeable sur notre vision commune de la vie professionnelle.
Si bien que le modèle de la carrière linéaire, passée dans une entreprise unique, à gravir petit à petit les échelons, devient caduque. Et que la perspective de changer d’entreprise, de secteur d’activité, voire même de métier et de statut professionnel nous fait de l’œil.
Selon une étude France Compétences, les changements de métier concernent, en 2022, plus de la moitié des reconversions.
Derrière ces bifurcations professionnelles de plus en plus nombreuses se cachent diverses raisons : un sentiment d’insatisfaction face à notre situation professionnelle, des conditions de travail dégradées, et une crise actuelle qui accélère les questionnements sur le sens de notre activité.
Quête de sens et envie d’évolution.
Confinés, parfois en chômage partiel ou total, nous avons eu le temps de repenser notre rapport au travail, notre situation professionnelle, nos aspirations. C’est donc dans un contexte de frustration, d’insécurité et de profonde remise en question de nos priorités que la reconversion professionnelle a pris racine. 84% des actifs déclarent avoir envisagé de se reconvertir en raison d’une insatisfaction professionnelle.
Et pour plus d’1 actif en reconversion sur 4, c’est bien la perte de sens dans le travail qui a été l’élément déclencheur du changement. La volonté d’avoir une activité plus en phase avec nos centres d’intérêt, et de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle sont également sources de motivation pour agir.
Des facteurs qui n’étaient pas autant au cœur des questionnements collectifs, il y a seulement deux ans de cela.
Métiers multi-tâches cherchent expériences et compétences à gogo.
Les fiches de poste sont de plus en plus longues. La concurrence est accrue, résultat d’un nombre d’actifs diplômés qui croît de génération en génération. Et les technologies évoluent constamment. En somme, il n’est pas aisé d’intégrer, ni de participer, au monde du travail français actuel.
En réponse à tout cela, acquérir de nouvelles compétences et développer celles que l’on possède déjà deviennent des démarches incontournables.
Via la reconversion professionnelle et/ou la formation, les salariés comme les indépendants agissent donc pour améliorer leur employabilité; ou concrétiser un projet auquel ils réfléchissent depuis longtemps.
La reconversion professionnelle comme porte ouverte vers tous les possibles.
Cela ne fait aucun doute : le nombre de reconversions ne va faire qu’augmenter à l’avenir. Face à des nouvelles générations habituées au changement, des parcours professionnels mouvants, la recherche de polyvalence et de flexibilité dans l’emploi, et l’envie grandissante de créer sa propre activité, l’idée d’un changement radical de métier, de compétences ou de secteur d’activité effraie de moins en moins.
Qu’elle réponde à une vocation, où le parcours est transformé par passion et envie, ou qu’elle résulte d’une stratégie plus opportuniste, pour mettre fin à une situation jugée inconfortable, la démarche de reconversion gagne du terrain. Et ce, au sein de diverses populations.
La reconversion pro en quelques chiffres.
- 1 actif sur 3 connaîtrait chaque année un changement professionnel. (Observatoire des transitions professionnelles, juin 2019).
- Plus de la moitié (58%) des personnes en reconversion professionnelle ont suivi une formation. (France Compétences - février 2022)
- Pour plus de 45% des personnes qui se reconvertissent en dehors du cadre de l’entreprise, il s’écoule plusieurs mois entre l’idée et l’engagement dans une démarche de reconversion professionnelle. Pour plus de 25%, il s’agit même d’une durée de plus d’un an. Pour ne pas partir sur un coup de tête !
- Les jeunes aussi se reconvertissent : les 25-34 ans représentent 35 % des actifs en reconversion enquêtés dans le rapport de la BVA pour France Compétences (février 2022), alors qu’ils ne représentent que 24 % de la population de référence. Comme quoi la reconversion concerne toutes les générations, et prend désormais place dès les débuts de la vie professionnelle.
Se reconvertir oui, mais en quoi ?
Bien que certains aient recours à la reconversion au sein d’un même secteur, afin d’acquérir de nouvelles compétences et d'accéder à un poste supérieur au leur, il n’est pas rare qu’un changement plus radical soit opéré.
“Et si je changeais de métier ?”
Métiers de la médecine douce qui séduit de plus en plus une société à la recherche de bien-être, du marketing digital ou encore de l’immobilier et de la logistique, les idées de nouvelles voies qui embauchent ne manquent pas.
Et l’idée de s’y engager sous le statut “freelance” séduit de plus en plus de monde.
Gagner en émancipation en devenant indépendant, avoir un plus grand contrôle sur sa rémunération, mieux concilier vie privée et vie pro, voilà autant d’arguments qui poussent les actifs vers une reconversion professionnelle totale.
Reconversion : comment financer une formation professionnelle ?
Afin de minimiser les risques de faire fausse route, il est souvent conseillé de ne pas se retrouver seul face au processus de reconversion professionnelle. On estime d’ailleurs qu’environ 1 indépendant sur 5 fait le choix d’être accompagné lors de sa reconversion. Notamment grâce à Pôle Emploi, un organisme privé, une Chambre de Commerce et d’Industrie ou un incubateur d’entreprise.
Côté financement, des aides sont également disponibles pour faciliter la transition.
C’est par exemple le cas du CPF (Compte Professionnel de Formation), dispositif institutionnel permettant de financer l’intégralité ou une partie d’une formation éligible. Et tout actif salarié a un compte CPF alimenté automatiquement au fil des mois travaillés en entreprise, par le biais d’une contribution sociale. Pour connaître le montant accumulé et disponible pour votre reconversion, il vous suffit de vous rendre sur https://moncompteformation.gouv.fr, et d’y créer un compte professionnel grâce à votre numéro de sécurité sociale. Simple comme “bonjour”.
Pôle Emploi peut également vous aider à financer votre formation. Pour cela, il vous faut choisir une formation éligible parmi le Catalogue Qualité Pôle Emploi, et établir un dossier argumenté sur votre projet de reconversion, aux côtés de votre conseiller.
Pour les indépendants, ce sont vers un OPCO ou FAF que vous pouvez vous tourner. Selon la nature de votre activité, vous pouvez être rattaché à l’AFDAS, la FIFPL, l’AGEFICE, entre autres. Le financement, lui, est mobilisable dès le premier euro cotisé à l’URSSAF (et donc dès 3 mois d’activité !).
Malgré ces multiples dispositifs, il est courant que seule une partie des frais soit couverte. Il est donc préférable d’anticiper votre bifurcation professionnelle pour la garantir, en accumulant des fonds propres pour vos futurs projets. Comme le permet Caravel en vous aidant à constituer une retraite complémentaire dès le début de votre activité d’indépendant, cette action de prévision se révèle nécessaire pour la reconversion. La preuve : 45% des actifs enquêtés par France Compétences en 2022 ont dû financer eux-mêmes une partie de leur parcours.